MauriceSand. (1823-1889) fils de George Sand. Il était le premier enfant de George Sand et celui qui lui fut le plus attaché. Il vécut toujours auprÚs d'elle. La nature l'avait doté de plusieurs talents, pour le dessin et la peinture (il fut élÚve de Delacroix), pour la littérature mais aussi pour la science (géologie et biologie).
Lettre vagabonde â 28 juillet 2019 De tous les temps, les femmes ont eu quelque chose Ă dire. Leurs voix furent souvent recouvertes dâindiffĂ©rence et Ă©crasĂ©es sous le mĂ©pris. George Sand semble faire exception. Elle vĂ©cut une vie trĂ©pidante et dĂ©vouĂ©e Ă toutes les causes. Elle a fait couler beaucoup dâencre en affichant une libertĂ© farouche et hors norme pour son Ă©poque. La formidable biographie de Michelle Perrot, publiĂ©e en 2018, apporte un Ă©clairage indispensable sur une figure de proue de son temps. Michelle Perrot nous entraĂźne dans les activitĂ©s palpitantes de Nohant jusquâĂ la mort, en 1876, de lâĂąme qui en dĂ©tenait le sĂ©same ouvre-toi. George Sand Ă Nohant Une maison dâartiste, » nous fait apprĂ©cier et admirer un grand esprit du XIXe siĂšcle. La biographe a entrepris des recherches poussĂ©es Ă commencer par la lecture de la volumineuse correspondance de ce monument Ă©pistolaire. » Ses lettres furent publiĂ©es en vingt-six tomes sous la direction de Georges Lubin. En tout cinquante mille lettres envoyĂ©es Ă vingt mille correspondants. Active, talentueuse, littĂ©raire et scientifique, George Sand contribuera Ă rendre meilleure la vie des gens. Elle professait ses idĂ©es libĂ©rales accordant plus de libertĂ© au peuple français, aux gens de la campagne. Elle dĂ©plorait la condition des femmes sous le joug dâune autoritĂ© masculine. Auteure de cent romans dont La petite Fadette, Consuelo et La mare au diable, on la retrouve passionnĂ©e pour la musique, le théùtre, la peinture. Cette femme sâinvestit Ă©galement dans lâĂ©ducation, la politique, lâagriculture, la botanique, lâentomologie et la minĂ©ralogie. Des activitĂ©s dans tous ces domaines se dĂ©roulent Ă Nohant. GrĂące Ă son Ă©criture, elle supportera financiĂšrement les artistes et scientifiques se rassemblant sous son toit. Heureusement, elle avait la plume facile. Je reconnus que jâĂ©crivais vite, facilement, longtemps, sans fatigue. » clamait lâĂ©crivaine en ajoutant, Jâai beaucoup de plaisir et dâamusement Ă Ă©crire. » GrĂące Ă ses voyages et Ă son intarissable curiositĂ©, George Sand se maintenait Ă la fine pointe des courants majeurs qui secouaient son pays. Elle dĂ©fendit la cause des paysans et fit la promotion de clubs privĂ©s afin dâinstruire et former la population en politique. Se soulevant contre la condition infĂ©rieure subie par les femmes, elle qualifiait les mariages arrangĂ©s dâune forme de prostitution et de viol. Si elle consacrait son temps Ă lâinstruction de ses enfants, Solange et Maurice, elle veillait aussi Ă instruire les domestiques et femmes de chambre. Elle leur apprenait Ă lire. Nohant sâavĂšre un lieu accueillant et ouvert Ă toute forme de savoir. Elle rĂȘvait grand pour Nohant et la maison fut transformĂ©e Ă la dimension de ses projets. Les dĂźners de quinze convives Ă©taient monnaie courante. Les curieux et les amis Ă©taient rentrĂ©s dans lâorbite de Sand, de cette communautĂ© des goĂ»ts, des intelligences et des cĆurs quâelle rĂȘvait de constituer. » Pour Sand, lâart se perdrait certainement sâil ne crĂ©ait pas de sanctuaires pour se retremper. » Auquel ajoute Michelle Perrot, Une oasis, un sanctuaire la vocation idĂ©ale de Nohant. » George Sand dĂ©ploie un dĂ©vouement inconditionnel aux artistes. Une chambre Ă la porte capitonnĂ©e offrit Ă FrĂ©dĂ©ric Chopin un lieu privilĂ©giĂ© oĂč il composa la majeure partie de ses Ćuvres. Des carriĂšres de chanteuses, de musiciens prirent leur essor en ces lieux. Les peintres ne furent pas en reste. Se succĂ©dĂšrent Ă Nohant EugĂšne Delacroix, ThĂ©odore Rousseau et bien dâautres. Ils furent dotĂ©s dâun vaste atelier. Maurice, le fils, eut aussi droit Ă son atelier oĂč il sâadonna aux dessins et Ă lâaquarelle. Parmi les Ă©crivains, citons HonorĂ© de Balzac, Gustave Flaubert, Tourgueniev, ThĂ©ophile Gauthier. Alexandre Dumas y sĂ©journa plus dâun mois et demi. Comme George Sand admirait toute forme dâart, elle amĂ©nagea une loge, une scĂšne et une salle ouverte au public du Berry. De grands comĂ©diens y jouĂšrent dont Arnaud Passy et Pierre Bocage. Avec Maurice Sand, le théùtre de marionnettes fut reconnu et perfectionnĂ©. La mĂšre confectionnait les costumes des personnages confectionnĂ©s par le fils. Savants et politiciens, sous la RĂ©publique sâarrogent les faveurs et lâappui de la dame de Nohant. Elle accueille les opposants au dogmatisme clĂ©rical et Ă lâaristocratie rĂ©trograde. Elle-mĂȘme adhĂšre Ă la rĂ©publique dĂ©mocratique et sociale. Il existe bien des façons de sâinstruire et George Sand les emprunte toutes. On retrouve des volumes dans bon nombre de domaines scientifiques et artistiques. Pour chacun de ces domaines, elle a invitĂ© Ă Nohant dâĂ©minents spĂ©cialistes et entreprit des voyages dâexploration. Elle aura Ă©tudiĂ© dans toutes ces branches de savoir. Ses jardins bien amĂ©nagĂ©s sont la preuve de ses connaissances en botanique. La protection de la nature fut son champ de bataille. Pour accommoder tous les gens qui sĂ©journent chez elle, Sand aura créé deux ateliers de peinture, un atelier de gravure, une bibliothĂšque de huit mille volumes, un petit théùtre et un magasin de dĂ©cor. Toutes les piĂšces sont remplies. MalgrĂ© son peu de fortune, la dame de Nohant aura contribuĂ© Ă lâavancement des arts, de la littĂ©rature et des sciences, et ce mĂȘme Ă lâextĂ©rieur de la France. En Californie, elle a financĂ© une communautĂ© du nom de Commune libre de Mokelumne Hill oĂč se rassemblait lâimmigration française. On se demande oĂč lâĂ©crivaine trouvait le temps dâĂ©crire. Lâhoraire de George Sand travailler, dormir, manger. » Son lieu dâĂ©criture, une chambre si exiguĂ« quâelle installe un hamac au lieu dâun lit et un bureau au lieu dâune table dâĂ©criture. Ses agendas indiquent un respect scrupuleux de son emploi du temps. Elle Ă©crivait dâune heure du matin jusquâen dĂ©but de matinĂ©e, dormait quatre Ă cinq heures, dĂ©jeunait, faisait sa correspondance, travaillait Ă lâextĂ©rieur, lisait avant de dĂźner avec les nombreux invitĂ©s et pensionnaires des lieux. Les soirĂ©es Ă©taient consacrĂ©es Ă la musique et au théùtre. Lâhoraire de Churchill paraĂźt faible et terne Ă cĂŽtĂ© de celui de Sand. Michelle Perrot nous invite Ă Nohant oĂč George Sand nous accueille chaleureusement dans sa maison dâartiste. On partage les goĂ»ts, les rĂȘves et les connaissances de la maĂźtresse des lieux. La biographie nous livre le quotidien dâune femme exceptionnelle, douĂ©e et gĂ©nĂ©reuse ainsi que le portrait dâune Ă©poque. LâĂ©criture est souple et entraĂźnante comme un bon roman. Une lecture motivante qui rejoint sĂ»rement les aspirations de nombreux lecteurs et lectrices. Pour voir des photos de la maison de George Sand, cliquez sur le lien ci-dessous. Maison de George Sand
Nosbureaux de représentation Lyon Bruxelles Aix en Provence Vente de catalogues Rejoindre nos équipes Restitutions Ordres d'achats . SAND George (1804-1876) Résultat; SAND George (1804-1876) Lot n° 692 ; Lot n° 692. Aller au lot
Le 2 mai 1832, la critique littĂ©raire salue la sortie Ă Paris d'un roman intitulĂ© Indiana. TirĂ© Ă 750 exemplaires, il dresse la critique de la vie bourgeoise sous le rĂšgne de Louis-Philippe 1er. Son auteur est un inconnu du nom de George Sand. DerriĂšre ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au parcours dĂ©jĂ rocambolesque, nĂ©e le 1er juillet 1804 Ă Paris sous le nom d'Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier et la fille d'un pauvre cabaretier. Elle Ă©pouse Ă 18 ans le baron Dudevant dont elle se sĂ©parera en 1836 aprĂšs une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an aprĂšs le mariage, en 1823, naĂźt un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naĂźt une fille, Solange. Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accĂšde Ă la cĂ©lĂ©britĂ© littĂ©raire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l'amant avec lequel elle a commencĂ© Ă Ă©crire. PassionnĂ©e et volontiers exubĂ©rante, rĂ©volutionnaire et rĂ©publicaine dans l'Ăąme, elle mĂšne en marge de ses travaux d'Ă©criture maints combats politiques et des engagements fĂ©ministes avant l'heure. Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes Ăąmes en s'affichant en tenue d'homme ou avec un cigare. Retour Ă la terre La maturitĂ© venue, la romanciĂšre prend ses distances avec la bourgeoisie louis-philipparde et dĂ©couvre comme bien d'autres le monde du travail. Elle devient ainsi l'amie du peintre Jean-François Millet, l'auteur de L'AngĂ©lus. AprĂšs les journĂ©es rĂ©volutionnaires de 1848, elle se retire dans son chĂąteau de Nohant, au coeur de cette campagne berrichonne qui lui fournit la matiĂšre de ses meilleurs romans La Mare au diable 1846, François le Champi 1847 ou encore La petite Fadette 1849. Elle Ă©crit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour Ă©crire La Mare au diable, l'un de ses plus cĂ©lĂšbres ouvrages. Mais elle prend ensuite son temps pour relire et corriger son texte. AprĂšs le coup d'Ătat de Louis-NapolĂ©on Bonaparte et la fondation du Second Empire, en 1852, elle se tient Ă l'Ă©cart du pouvoir mais conserve l'estime de l'empereur, lui-mĂȘme connu pour sa fibre sociale. La dame de Nohant » meurt dans la sĂ©rĂ©nitĂ© le 8 juin 1876. PassionnĂ©e, provocatrice, elle a créé un personnage inĂ©dit la femme libĂ©rĂ©e. PubliĂ© ou mis Ă jour le 2020-04-29 124126
SAND George (1804-1876). Lettre autographe adressée à son fils Maurice. S.l.n.d. [La Chùtre: 17 mai 1836] 4 pp. grand in-4 (257 x 205 mm). (Partiellement déchirée au niveau de la pliure avec manque de 2 mots). BELLE LETTRE DE MISE EN GARDE DE GEORGE SAND à SON FILS MAURICE, CURIEUSEMENT EN CONTRADICTION AVEC LES AVENTURES ROMANTIQUES ET
Quarante annĂ©es consacrĂ©es Ă lâĂ©criture, prĂšs de quatre-vingt-romans, une trentaine de piĂšces de théùtre, des articles, des contes, des nouvelles, une correspondance colossale, des amitiĂ©s et amours nombreuses. George Sand Ă©tait, Ă nâen pas douter, une femme gĂ©nĂ©reuse, et sa maison de Nohant en tĂ©moigne. Visiter Nohant-Vic, dans le Berry, câest dĂ©couvrir une George Sand intime, accueillante, extrĂȘmement soucieuse de ses invitĂ©s, du bien-ĂȘtre de ses domestiques et celui de ses petites-filles, amoureuse de la nature et en avance sur son temps. Suivez le guide pour un aperçu de ce lieu chargĂ© en Ă©motions, de ses principales piĂšces, de son histoire et de celle de la famille Dupin. Une maison familiale Si Nohant est un lieu aussi Ă©mouvant, aussi chargĂ© dâhistoires, câest peut-ĂȘtre car il sâagit dâune maison familiale, transmise de gĂ©nĂ©rations en gĂ©nĂ©rations, et qui ne fut jamais laissĂ©e Ă lâabandon. Visiter Nohant, câest dĂ©couvrir une maison, mais aussi un jardin, son ancien poulailler, un cimetiĂšre dans lequel sont enterrĂ©s les membres de la famille Dupin, ainsi quâune exposition dĂ©diĂ©es aux marionnettes de Maurice Sand, le talentueux et polyvalent fils de George. La dĂ©coration de la maison est soignĂ©e sans ĂȘtre chargĂ©e, la visite est bien pensĂ©e et Ă©quilibrĂ©e, les piĂšces principales donnent sur une nature que lâon devine essentielle. On y imagine aisĂ©ment la vie de celles et ceux qui y vĂ©curent. Une vie entiĂšre, ou presque, Ă Nohant Aurore Dupin, future George Sand, naĂźt en 1804 et elle vient pour la premiĂšre fois Ă Nohant Ă lâĂąge de quatre ans, en 1808. La propriĂ©tĂ© appartient Ă sa grand-mĂšre paternelle, Marie-Aurore de Saxe. Aurore Dupin est la fille de Maurice Dupin, militaire, colonel des armĂ©es napolĂ©oniennes, et de Sophie Victoire Delaborde, cantiniĂšre que Maurice Dupin avait rencontrĂ©e en service. La mĂšre de Maurice sâest opposĂ©e en vain Ă cette mĂ©salliance, et la petite Aurore est le fruit de deux milieux, deux histoires, deux hĂ©ritages. Lors de ce premier sĂ©jour Ă Nohant, Maurice a un accident de cheval. Il meurt sur le coup, Ă lâĂąge de trente ans. La grand-mĂšre paternelle, dĂ©jĂ veuve, dont le fils unique vient de dĂ©cĂ©der, propose prend en charge lâĂ©ducation dâAurore. Aurore restera donc Ă Nohant, mais ne cessera jamais dâentretenir un lien avec sa mĂšre, demeurĂ©e Ă Paris. Aurore commence par passer ses Ă©tĂ©s Ă Nohant et ses hivers Ă Paris, avant de sâĂ©tablir toute lâannĂ©e Ă Nohant. Lorsque sa grand-mĂšre dĂ©cĂšde, George Sand a dix-sept ans. Elle hĂ©rite de la maison, sâempresse de se marier afin de pouvoir y rester en paix et dâavoir la respectabilitĂ© pour lâadministrer. De ses quatre ans jusquâĂ a mort, George Sand passera plusieurs mois par an Ă Nohant et elle mourra dans sa chambre, en 1876. Ses deux enfants, Maurice et Solange y grandiront, Maurice y vivra avec sa femme et ses filles. AprĂšs son divorce, George Sand devient lâunique gestionnaire et propriĂ©taire du domaine. Les deux-petits filles de George Sand, Aurore et Gabrielle, les filles de Maurice, habiteront la maison, lâinvestiront elles aussi aprĂšs la mort de leur grand-mĂšre. Nohant se transmettra de gĂ©nĂ©rations en gĂ©nĂ©rations. Gabrielle meurt Ă lâĂąge de quarante ans, en 1909. Aurore, derniĂšre descendante de la famille, lĂšguera de son vivant la maison Ă lâĂtat. La salle Ă manger La salle Ă manger de la maison tĂ©moigne de la vocation de cette maison, celle dâĂȘtre un lieu dâaccueil et de convivialitĂ©. La table dressĂ©e pour dix invitĂ©s, jamais plus, Ă©voque plutĂŽt la fin de vie de George Sand, mais les invitĂ©s mentionnĂ©s ne sây retrouvĂšrent jamais en mĂȘme temps. Sont ici reprĂ©sentĂ©s, parcourant dix ans de la vie de George Sand, Ivan Tourgueniev, qui ne fit quâun seul sĂ©jour Ă Nohant, Gustave Flaubert qui y sĂ©journa trĂšs souvent, Dumas fils qui vint Ă cinq reprises, la cantatrice Pauline Viardot qui vint tous les Ă©tĂ©s pendant vingt-cinq ans. Chaque dĂ©cennie eut son hĂŽte de marque. Les verres en cristal seraient un cadeau de Chopin, le lustre en verre vient de Murano et fut achetĂ© Ă Paris par George Sand, Ă lâoccasion dâune exposition universelle. Le motif de fraisier sur la vaisselle fut dessinĂ© par George Sand elle-mĂȘme. En 1850, George Sand entreprit de gros travaux et fit installer un chauffage central dans la salle Ă manger. Lâhiver, le dĂźner Ă©tait servi Ă 17h. AprĂšs le dĂźner, on quittait la salle Ă manger pour le salon. Le salon Le salon Ă©tait le lieu de la veillĂ©e, qui pouvait durer jusquâĂ minuit. Autour de la table du salon on discute, on lit Ă voix haute, on manipule des marionnettes, on dessine, on fait des herbiers. Comme elle a de multiples talents, George Sand joue de la harpe, du piano, excelle dans les travaux dâaiguille. La chambre rose Cette chambre, en encore marquĂ©e de lâempreinte du XVIIIe siĂšcle, trahit les origines aristocratique de la grand-mĂšre de George Sand qui faisait salon dans sa chambre. La chambre devint celle de Solange et Maurice, les enfants de George Sand, et George Sand investit le couloir afin dâĂȘtre Ă proximitĂ© de ses enfants et de pouvoir Ă©crire, la nuit, ses journĂ©es Ă©tant extrĂȘmement peut y voir le placard transformĂ© en bureau qui sera la premiĂšre rĂ©elle table de travail de George Sand en tant que femme de lettres. La cuisine George Sand avait une dizaine de domestiques Ă son service, pour lâaider Ă sâoccuper de la propriĂ©tĂ©, mais aussi choyer ses invitĂ©s illustres tels que Franz Liszt ou Prosper MĂ©rimĂ©e. En 1850, en mĂȘme temps que lâinstallation du chauffage, George Sand dote sa grande cuisine de divers Ă©lĂ©ments et dâun four particuliĂšrement sophistiquĂ©. Ce four, moderne, dĂ©contenance les cuisiniĂšres berrichonnes qui sont Ă son service â on cuisine sans voir les flammes, on a quatre fours, câest Ă lâĂ©poque du jamais vu â mais les robinets permettent de disposer de quarante litres dâeau chaude. Il sâagit dâun confort exceptionnel pour lâĂ©poque, confort renforcĂ© par la grande table en orme massif que George Sand commande Ă un menuisier local, afin que tous les domestiques puissent manger ensemble, et se rassembler. Un passe-plat, dans le couloir attenant Ă la cuisine, dessert la salle Ă manger. George Sand, elle, investira la cuisine pour faire des confitures. FrĂ©dĂ©ric Chopin Ă Nohant La relation amoureuse avec FrĂ©dĂ©ric Chopin durera neuf ans et le musicien sĂ©journera sept Ă©tĂ©s durant dans cette maison, du printemps Ă lâautomne, de 1840 Ă 1847. George Sand lui donne Ă chaque fois la plus belle chambre, loue pour lâoccasion un piano Pleyel qui arrive de Paris. Cette maison connaĂźtra sept pianos diffĂ©rents chaque Ă©tĂ©, et Chopin composera les deux-tiers de son Ćuvre dans cette maison. Les annĂ©es avec Chopin, entre 1840 et 1847, constituĂšrent lâĂąge dâor de Nohant. George Sand Ă©crivait, FrĂ©dĂ©ric Chopin composait, EugĂšne Delacroix peignait. Trois monstres sacrĂ©s se retrouvĂšrent en mĂȘme temps dans cette maison. La chambre bleue Le bleu Ă©tait la couleur prĂ©fĂ©rĂ©e de George Sand, et la chambre bleue Ă©tait celle de la maĂźtresse de maison, du moins sa derniĂšre chambre pendant une dizaine dâannĂ©es. Câest dans cette chambre, qui donnait sur le jardin, quâelle sâĂ©teignit Ă lâĂąge de 72 ans. Juste Ă cĂŽtĂ© se trouvent un cabinet de travail, dans lequel elle travaillait, ainsi quâune bibliothĂšque ou salle dâĂ©tudes, Ă laquelle tout le monde avait accĂšs, et qui renfermait toute la documentation, classĂ©e, de la maison. Le 17 janvier 1869, George Sand Ă©crivait Ă son grand ami Gustave Flaubert combien elle Ă©tait en paix Ă Nohant Lâindividu nommĂ© G. Sand se porte bien, savoure le merveilleux hiver qui rĂšgne en Berry, cueille des fleurs, signale des anomalies botaniques intĂ©ressantes, coud des robes et des manteaux pour sa belle-fille, des costumes de marionnettes, dĂ©coupe des dĂ©cors, habille des poupĂ©es, lit de la musique mais surtout passe des heures avec la petite Aurore qui est une fillette Ă©tonnante. Il nây a pas dâĂȘtre plus calme et plus heureux dans son intĂ©rieur que ce vieux troubadour retirĂ© des affaires, qui chante de temps en temps sa petite romance Ă la lune, sans grand souci de bien ou mal chanter pourvu quâil dise le motif qui lui trotte par la tĂȘte, et qui, le reste du temps, flĂąne dĂ©licieusement. Ăa nâa pas Ă©tĂ© toujours si bien que ça. »[1] Vous souhaitez en savoir plus et relire des textes de George Sand ? DĂ©couvrez notre autre article consacrĂ© la femme de lettres, mais aussi notre anthologie Un texte Une femme, La littĂ©rature au fĂ©minin en 365 jours, sur laquelle retrouver dix-neuf textes de George Sand. Sarah Sauquet [1] Lettre de George Sand Ă Gustave Flaubert, Nohant, 17 janvier 1869
. 78 337 165 322 269 334 121 38
lettre de george sand Ă son fils